|
|
> accueil > libres propos
Avril 2006
Sommes-nous dans une République démocratique laïque ?
La République (du latin Res publica , chose publique) est
« une forme de gouvernement dans laquelle le peuple exerce la
souveraineté directement ou par l ‘intermédiaire de
délégués élus »
La Ve République organise certes l’élection du
Président au suffrage universel (qui exclut tout de même
beaucoup de personnes vivant sur le territoire national). Mais la
Constitution autorise un régime présidentiel qui donne
des pouvoirs très étendus au Président
(nomination, révocation du premier ministre, orientations de la
politique étrangère, décisions en matière
de défense nationale…, utilisation de l’article 16
qui rappelle le « tel est mon bon plaisir » de la
royauté)
Comble de l’ironie : l’homme politique qui a violemment
critiqué ce système dans son livre : « Le Coup
d’Etat permanent » est celui qui, à ce jour, en a
profité le plus longtemps !(la lecture de son ouvrage est
cependant édifiante car il détaille et dénonce les
dangers, les vices et les risques de déviance de cette
constitution)
L’oligarchie régnante a élaboré suffisamment
de barrières, de contraintes, d’obligations pour
l’accession à la candidature que, seuls, les chefs des
plus puissants partis politiques peuvent se présenter.
- la souveraineté (du latin super, au- dessus)
est « l’autorité suprême »
- la souveraineté nationale est « un
principe du droit français selon lequel la souveraineté,
jadis exercée parle roi,l’est aujourd’hui par
l’ensemble des citoyens »
- la démocratie (du grec Dêmos, peuple
et Ktatos,pouvoir) est « un régime politique dans lequel
le peuple exerce sa souveraineé soit lui- même
(démocratie directe), soit par des représentants
interposés (démocratie représentative) »
- la représentativité est ce qui « représente convenablement un ensemble ».
Le peuple exerce-t-il réellement sa souveraineté, ou bien
a-t-il, par indifférence, par insouciance, par
incapacité, par fatalisme, peut-être aussi par
volonté délibérée,
délégué son pouvoir à ceux qu’il
considère (ou qui se considèrent) comme aptes à
gérer les affaires publiques.
Et on entérine, sans broncher, des résultats
d’élections avec 40, 50, 60 % d’abstentions,
où le vainqueur recueille certes 50,1% des votants, mais qui
équivalent à 10 à 15% des inscrits ; où de
manière notoire, un nombre conséquent
d’électeurs ne votent POUR Untel que parce qu’ils
sont CONTRE Tel autre.
Nous avons vécu, en 2002, une farce électorale,
où, CONTRE Le Pen, Chirac obtint un score qualifié par
les observateurs de ‘résultat de république
bananière ». J’ai conservé les chiffres :
Au second tour, Chirac a obtenu 82,21% des exprimés, 77,79% des
votants, 62% des inscrits. Au premier tour, ses scores étaient
de 19 , 88% des exprimés, 19,21% des votants, et 13,75% des
inscrits ! Eh oui§ Seulement 13, 75% des électeurs semblent
avoir vraiment eu envie de voter pour lui… La débandade
à gauche a permis à la droite d’obtenir un
raz-de-marée de députés, élus, comme
Chirac, par une petite minorité de «
convaincus » et une grosse majorité de fatalistes,
d’opportunistes….ou d’abstentionnistes ! Et le
système électoral actuel, sans proportionnelle, nous
donne une assemblée nationale avec une écrasante
majorité de « godillots » élus dans leur
circonscription par 51, 55 ou 60% des voix et ne prenant pas du tout en
compte non seulement les 49, 45 ou 40% des voix et ne prenant pas du
tout en compte non seulement les 49, 45 ou 40 % des voix minoritaires,
mais en outre les 30, 40 % ou plus d’abstentionnistes.
Est-ce cela le pouvoir du « Peuple souverain » ? Est-ce
cela la représentativité « convenable » du
peuple ?
Bien sûr, on pourrait dire (on le dit !et ce n’est pas
totalement faux) : « Les Français n’ont qu
‘à s’intéresser davantage , n’ont
qu’à aller voter plus nombreux… »Sauf que les
dés sont pipés, que les règles sont
faussées, que les découpages électoraux sont
tripatouillés, que les candidatures sont
maîtrisées, contrôlées, avalisées par
la fameuse oligarchie.
Le « peuple souverain », qu’il soit de l’
»Internationale », de l’ »Amérique
», de la « Russie » ou de la « France
républicaine » reste, au mieux, une belle utopie, au pire,
une énorme escroquerie.
Y a-t-il des solutions ? sans aucun dout…
Vote obligatoire ? Proportionnelle ? Prise en compte du vote blanc ?
Annulatin de l’électio si l’abstention est trop
importante ? Nouvelle constitution , donc nouvelle République ?
Référendum d’origine populaire ? Non cumul et limitation du nombre et de la durée des mandats ?
- La laïcité (du grec Laikos, qui
appartient au peuple) est « un système qui exclut les
églises de l’exercice du pouvoir politique ou
administratif et, en particulier, de l’organisation de
l’enseignement public »
- Un laïciste est « un partisan de la laïcisation des institutions »
Le centenaire, en 2005 ; de la loi de séparation des
églises et de l’état permit, ici ou là, de
raviver la mémoire de certains, de préciser le sens de
certains mots.
La laïcité ne combat pas les églises. Elle
reconnaît à toutes le droit d’exister, mais elle les
cantonne dans la sphère privée : croire (ou ne pas
croire) ne relève que de l’intime conviction de chacun.
L’état laïque ne salarie ni ne subventionne aucun
culte. Les élus « démocratiques » du peuple
doivent éviter l’amalgame et prendre bien soin de demeurer
à ‘écart de toutes les manifestations religieuses.
Le moins que l’on puisse dire est que les dérapages et les atteintes à la li se multiplient :
- subventions et financement officiel de l’enseignement privé confessionnel
- prise en charge financière de la
construction et de l’entretien d’édifices
cultuels
- participations à des cérémonies religieuses
- visites « au » pape…. Et « du » pape
- prise en compte de la position des églises dans les problèmes de société
L’état laïque passe son temps à
dérouler le « tapis rouge » devant les religions,
à solliciter leur avis sur tout, et à ne prendre une
décision qu’avec leur agrément, leur «
bénédiction»
Pour des raisons stratégiques et de risques de désordre
public, la loi de 1905 n’est pas allée au bout de sa
logique laïque. Beaucoup de points sont restés en suspens
ou ont été bradés. L’église
catholique, après réflexion, affirme accepter la
loi…. Qui, dans la pratique quotidienne, lui fait une part
vraiment belle.
Mais, bon, si de belles âmes veulent lui en donner encore plus,
elle ne va pas s’y opposer. Et le mot « jésuitisme
» n’a pas été inventé pour rien,
n’est- ce pas ?
Oui, il faut reprendre cette loi de 1905 et la terminer :
- « A l’école publique, fonds
publics, à école privée, fonds privés
». Il paraît que l’on dit une incongruité en
affirmant ce slogan pourtant si évident
- fin du statut spécial en Alsace et Moselle
- suppression de tous les financements, officiels et occultes, accordés aux religions
- séparation effective entre toutes les structures publiques et les religions
- renvoi dans la sphère privée et le
choix individuel de toutes les opinions et options à
caractère religieux
|
|