accueil | actualité | principes & buts | actions | lectures | archives | forum | liens | contact | ?
 

ACTIONS

La Libre Pensée est sur
France Culture
le deuxième dimanche de chaque mois de 9h40 à 9h55

 

> La nouvelle mosquée de Rodez et des croix
Ou comment il est porté des atteintes à la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat

    En Aveyron, nos élus et représentant de l'Etat,   se dépensent sans compter, ou jouent à la mouche du coche?

    Certains , ce week-end avaient fort à faire dans leurs communes, ou département:

    - "dégager de belles croix pour les nettoyer et les mettre en valeur" dans le nord Aveyron, ou le maire d'Espalion a suivi nous dit-on les travaux et invité les élus "à se mobiliser encore"

    - inaugurer la première mosquée de Midi-Pyrénée, à Rodez, où le préfet  a énoncé gravement , si l'on en juge par la photo, que vivre pleinement sa foi "ne peut que favoriser le bien-être et l'intégration" (à quoi?) alors que "la clandestinité pousse à la radicalisation"

    Le dictionnaire nous apprend que la clandestinité est la situation des personnes contraintes de se dissimuler aux recherches policières.

    Loi du 9 décembre 1905, article premier: "La République assure la liberté de conscience"

    Il n'est pas non plus inutile de rappeler que c'est la loi concernant la séparation des Eglises et de l'Etat.

 

Dossier 1 : la mosquée

Article paru le 21/05/2003 dans La Dépêche du Midi

AVEYRON - Mieux connaître les musulmans du Grand Rodez La mosquée inaugurée samedi 24 mai Pour l'instant, pas de cimetière

« Nous sommes aussi victimes du terrorisme »

Les musulmans de Rodez se sont regroupés en association en 1994. Ils n'ont pas de recteur ni d'imam fixe mais un président, Mustapha Ben Mokhtar, qui s'occupe de la gestion humaine et administrative de la communauté. Avant que la mosquée soit construite, les musulmans se réunissaient dans une cave, avenue Durand de Gros. Cette solution ne les satisfaisait pas, « cette notion de réunion en catimini était même dangereuse pour la communauté qui souhaitait un lieu clair et visible afin de n'attirer aucun commentaire sarcastique ni même de possibles manipulateurs » explique le président de l'association cultuelle des musulmans de Rodez. « Nous avions pensé à un local en sous-sol, rue de la gare, mais l'axe est étroit et les riverains ont eu peur du dérangement occasionné par les voitures, alors nous avons opté pour ce terrain, avenue de Bamberg. On aurait préféré quelque chose en centre ville car nous n'avons rien à cacher mais là, au moins, le stationnement ne pose pas problème ».

UNE VICTOIRE

Mustapha Ben Mokhtar est né en Algérie de parents marocains et il s'est fait naturaliser français. Sa femme et lui ont trois filles de 14, 9 et 7 ans. Wafa, Hanene et Amel sont ruthénoises et les deux plus jeunes sont scolarisées à l'école Sainte-Thérèse. « Elles doivent grandir dans la religion catholique, majoritaire en France, tout en étant élevées dans une culture musulmane ». Et le président de l'association des musulmans de Rodez de citer le Coran: « L'Islam est une religion universelle qui fait du respect d'autrui une exigence et de la diversité du genre humain une richesse ».

« Je suis citoyen français de confession musulmane, mon voisin français est de confession chrétienne. ce qui nous lie c'est l'Etat et les valeurs de la république » ajoute-t-il. Ce qu'à fait le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, il y a peu, en rassemblant la communauté musulmane est « unique ». « C'est une victoire d'avoir une instance qui nous représente auprès des autorités ». Sur le thème du foulard islamique, Mustapha Ben Mokhtar pense qu'on a pas le droit d'interdire ou d'exclure. « Il faut accepter les êtres tels qu'ils sont, on doit recevoir la personne telle qu'elle se présente. Mais d'un autre côté l'islam met la loi du pays au dessus de tout. Pour nous, la loi prime sur la tradition et on doit s'y plier. Si on est pas d'accord il faut en parler avec nos représentants politiques, car nous sommes des français à part entière ».

DES SUNNITES

La majeure partie des musulmans de Rodez sont d'obédience sunnite. Ils vivent leur religion dans la tranquillité et la sérénité. Lors de la guerre en Irak, ils ont été soulagés que la France ait adopté une attitude neutre. Ils condamnent fermement les attentats terroristes commis au nom de l'islam. « Les vrais musulmans sont assommés en voyant de pareils actes car l'islam appelle à la tolérance, au partage et au bonheur. Nous avons été traumatisés par deux fois, d'abord devant ces attentats qui touchent des innocents et ensuite par le fait qu'ils soient perpétrés par des personnes se réclamant de la religion islamique alors qu'elles ne font pas partie de notre famille. On est nous aussi des victimes du terrorisme ». Mustapha Ben Mokhtar prône le respect des électeurs du Front National. « Nous devons procéder de la manière la plus tolérante possible. Ils ne nous connaissent pas mais il est possible d'avoir un dialogue avec eux. Il faut que la discussion passe car nous sommes condamnés à vivre ensemble ».

Portes ouvertes à la mosquée de Rodez samedi 24 mai de 14 h 30 à 17 h 30 et dimanche 25 mai de 10 heures à 12 heures et de 14 h 30 à 17 h 30. Visite autour de plusieurs thèmes puis buffet avec pâtisseries orientales et thé à la menthe. n

Dossier: Marie-Christine BESSOU.

A quand un cimetière?..

La communauté musulmane attend impatiemment son cimetière. La commune de Rodez, qui doit étendre le sien, leur a promis un carré qui devrait leur être destiné, « mais quand? » s'interroge Mustapha Ben Mokhtar. « En attendant les personnes qui décèdent doivent être rapatriées en Afrique du Nord ou plutôt expatriées. Ce sont des français, leurs familles sont implantées ici. Les jeunes vivent très mal de voir partir la dépouille de leur père ou de leur mère vers un endroit où ils n'iront pas souvent se recueillir. En plus du traumatisme cela leur coûte 4 500 € ».

Ils ont construit et financé eux-mêmes leur mosquée

Ce sont les musulmans de l'agglomération de Rodez qui ont financé leur mosquée, aidés par toute la communauté musulmane de l'Aveyron (Millau, Villefranche de Rouergue, Decazeville, Sévérac-le-Château et Espalion) mais aussi de Toulouse et Montpellier.

« C'est la première mosquée construite de Midi-Pyrénées » insiste Mustapha Ben Mokhtar. Il y a bien sûr d'autres lieux de cultes islamiques dans notre région mais ce sont des locaux déjà existants qui ont été transformés. « Tous les membres de notre association ont participé aux travaux car il y a parmi nous beaucoup de maçons, de menuisiers, de carreleurs, de crépisseurs, en un mot de bâtisseurs qui oeuvraient en dehors de leurs heures de travail ». Les murs ont commencé à être érigés en 2000 et cela fait maintenant six mois que les musulmans viennent y prier. Il ne reste plus qu'à peaufiner les aménagements extérieurs et à construire un parking pouvant accueillir tous les visiteurs, sachant que « sur Rodez il y a environ 250 familles musulmanes, chacune étant composée de 4 à 5 personnes ».

Cette mosquée, qui est dirigée vers La Mecque, affiche une superficie de 300 m2 et comprend plusieurs salles. Il y en a une pour la prière où les femmes et les hommes sont séparés par un mur. Auparavant, il faut être passé par la salle des ablutions où l'on se lave les mains et la tête, une purification du corps avant la prière pendant laquelle tous les fidèles se tournent vers l'est. Une autre pièce est consacrée à l'enseignement. Les jeunes et les adultes apprennent la religion musulmane en lisant le Coran. Ils se familiarisent aussi avec le monde arabe et toute sa culture. Enfin, il y a la salle dite profane où ont lieu les réunions et les rencontres. « On discute de tout et de rien autour d'un verre de thé » raconte le président de l'association des musulmans de Rodez. La mosquée est ouverte tous les jours car il y a cinq moments de prière tout au long de la journée: le lever du soleil, 14 heures, 17 heures, le coucher du soleil et vers 22 h 15. Mais la majorité des gens vient surtout le soir à cause de leur travail. « Le temps le plus important est le prêche du vendredi à 14 heures. C'est un moment sacré où l'on écoute le discours de l'imam qui est suivi de prières. Mais comme le dit le Coran Dieu ne charge aucune âme au dessus de ses moyens, alors vient qui peut » explique Mustapha Ben Mokhtar. Une mosquée fait partie intégrante de la vie des musulmans, son rôle est important, c'est un peu leur cité. Les croyants s'y rencontrent, ils prient ensemble mais ils y font aussi la fête.

LE CHIFFRE 200.000€
C'est le coût approximatif de la mosquée de Rodez

L'association des musulmans de Rodez a acheté le terrain de 1 000 m2 à la mairie de Rodez pour 45 000 €, soit 38 € le m2, auxquels se sont ajoutés les frais de notaire et surtout la grande variété de matériaux qu'ils ont dû se procurer pour construire eux-mêmes cet édifice. Les membres de l'association ont également acquis, juste à côté, un terrain supplémentaire de 1 200 m2 pour faire un parking.

 

Article paru le 26/05/2003 en page région

AVEYRON - Elle a été financée et construite par les fidèles

Rodez a inauguré sa mosquée

Les portes de la mosquée de Rodez se sont ouvertes ce week-end aux autorités civiles, religieuses et militaires ainsi qu'au grand public qui a répondu présent, en très grand nombre, à l'invitation de la communauté musulmane ruthénoise. « Cette mosquée est la première de Midi-Pyrénées, il y avait des lieux de culte mais pas encore de mosquée dans notre région », a souligné le préfet de l'Aveyron, Pierre Bayle. L'Aveyron comprend 590 familles musulmanes, composées chacune de 4 à 5 personnes, et 250 d'entre elles habitent à Rodez. Jusqu'à présent, elles se réunissaient dans une cave mais cette solution ne les satisfaisait pas. « Cette notion de réunion en catimini était même dangereuse pour la communauté qui souhaitait un lieu clair et visible afin de n'attirer aucun commentaire sarcastique ni même de possibles manipulateurs », a expliqué Mustapha Ben Mokhar, le président de l'association cultuelle des musulmans de Rodez. Cette construction répond donc à une attente ancienne et « le fait de pouvoir vivre pleinement sa foi ne peut que favoriser le bien-être et l'intégration. C'est un facteur d'épanouissement alors que la clandestinité pousse à la radicalisation », a ajouté le préfet. Cette mosquée, bâtie sur un terrain de 1 000 m2, affiche une superficie de 300 m2 et comprend plusieurs salles. Il y en a une pour la prière, qui est dirigée vers La Mecque, mais avant d'y pénétrer il faut être passé par la salle des ablutions où hommes et femmes purifient leurs corps. Une autre pièce est consacrée à l'enseignement de la religion musulmane et de la culture arabe. Enfin, il y a la salle dite profane où ont lieu les réunions et les rencontres. La mosquée de Rodez a été entièrement financée par les communautés musulmanes aveyronnaise, toulousaine et montpelliéraine. Elle a coûté environ 200 000 euros et ce sont les musulmans de Rodez qui l'ont construite en dehors de leurs heures de travail. « La plupart des membres de notre association sont maçons, menuisiers, carreleurs, crépisseurs, ce sont des bâtisseurs qui allient diverses compétences », précise Mustapha Ben Mokhtar.

Marie-Christine BESSOU.

 

Dossier 2 : les croix

Article paru le 26/05/2003 dans La Dépêche du Midi

Espalion

Opération restauration des croix

Animée par Annie Martin, adjointe déléguée au patrimoine, et François Junco, la commission extracommunale organisait, la semaine dernière, une journée de dégagement, de nettoyage et de restauration de pièces du petit patrimoine de la commune.

Au rendez-vous dde la base ADALPA, après un casse-croûte convivial, les bénévoles se sont constitués en équipes et se sont distribués le matériel nécessaire. Ils ont regagné ensuite divers sites. A Alayrac et au hameau voisin de Lasbinais, une première équipe a dégagé de belles croix pour les nettoyer et les mettre en valeur. A Calmont, restauration également de plusieurs croix. A Espalion, une troisième équipe a travaillé sur la façade et la porte d'entrée de la chapelle des Pénitents tandis que d'autres s'activaient autour de la croix de la rue des Fleur. Gilbert Cayron qui, en outre, a suivi les travaux de cette journée, devait  au cours du dernier conseil inviter les élus à se mobiliser encore pour cette remise en état d'un patrimoine si riche et que les générations passées nous ont laissé.

A cette occasion, Mme Martin et lui-même ont remercié les bénévoles en particulier plusieurs artisans en retraite dont le savoir-faire est indispensable à ces restaurations.